Les Saints de Glace
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Tous les jardiniers amateurs sont au courant, les Saints de Glace, c’est les 11, 12 et 13 mai. Pour planter les tomates et les petites fleurs, il faut attendre le 14 mai au matin, sinon, ca gèle !
La légende se perd dans la nuit des temps et on ne sait plus si cette tradition vient réellement du froid, de la lune rousse ou d’une autre cause bien éloignée du jardin. Quoi qu’il en soit, la prudence est de mise en ce mois de mai, même si les périodes de gel pendant les saints de glace sont très rares depuis que les relevés météo existent.
Bref, les saints de glace, c’est comme le fer à cheval qu’on doit installer au fond du trou d’un fruitier pour assurer la reprise ou le fil de cuivre dans les tomates, on en parle, on est sûr que c’est efficace, mais rien de concret ne vient confirmer ces croyances populaires.
Cette année, c’est le jackpot puisque le froid a frappé un peu partout dans notre territoire et ceux qui avaient pris de l’avance en plantant pétunias et tomates, vont devoir repasser en magasin pour remplacer ces petites plantations qui n’auront pas tenu à la baisse du thermomètre.
Faut-il se réjouir de cette double consommation ? A court terme oui ! A long terme non. Le débutant pourrait se dire qu’il n’a pas la main verte et que le jardin, c’est trop compliqué.
Trop froid, pas assez chaud, trop humide, trop sec, malade, sensible… Si les techniques ne sont pas expliquées, s’il n’est pas accompagné, le végétal devient une science occulte réservée aux initiés. Les autres lâchent l’affaire devant tant de tracas.
Dans un monde où nous sommes tous de plus en plus attentifs à l’environnement, aux paysages et aux espaces verts, aux potagers et aux fruits et légumes, le public même le moins averti est prêt à comprendre et à écouter les conseils des pros. Mais pour cela, le pro doit donner des conseils, animer, expliquer…
Pour nous qui avons choisi de travailler autour du végétal, notre métier n’induit-il pas systématiquement de la pédagogie.
Comme la cuisine ou le bricolage, la simplification est l’explication est indissociable de la vente des produits, c’est même un passage obligatoire.
Saints de glace ou pas, le financement de la pédagogie, physique ou virtuelle devra inévitablement être intégrée dans le prix ou facturée comme un service, comme une encyclopédie indispensable pour se dépatouiller devant les trucs et astuces de notre métier du végétal.
Copier, recopier et appliquer les méthodes du bricolage ou de la cuisine, ca nous fera le plus grand bien ! A nous commerçant, mais aussi aux clients !
Roland Motte… Jardinier !
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