Plantations d’automne
Chaque année on y revient ! Les plantations d’automne, c’est en automne ! Mais pour le jardinier amateur qui n’a plus vraiment les connaissances requises, la plantation se fait lorsqu’il fait beau dehors et lorsqu’il est tenté par une fleur ou par une belle plante. Et ces conditions, on les trouve rarement en automne…
Plantations d’automne
Dans le temps, il y a bien longtemps, au moins 20 ans en arrière, la tendance était nettement aux plantations d’automne. Les jardineries, les pépiniéristes et les foires de la Sainte Catherine ici ou là regorgeaient de fruitiers en racines nues et de plantes en motte. Nous avions coutume de dire, « A la saint Catherine, tout bois prend racine ». Un sondage Kantar de 2020 nous indique même que les jardiniers sont 85% à connaître le dicton ! C’est une valeur sûre !
Mais les temps ont bien changé. Cette maîtrise du sujet a disparu. Les plantations d’automne s’apparentent à un geste technique. Et la technique est restée sur le quai. Aujourd’hui, le jardin est un loisir qui se pratique par beau temps, et avec des plantes au sommet de leur beauté ! En automne et en hiver, la saison n’est pas propice à ces deux critères, et la fréquentation diminue dans les points de vente.
Nous avons aussi tout misé sur le rayon de Noël, l’animalerie et le terroir… On ne peut pas être partout !
Bien-sûr, il reste des accros et les professionnels font le nécessaire pour donner envie de planter. Mais force est de constater que ce n’est plus l’euphorie.
Motte ou racines nues ?
Toujours d’après ce sondage Kantar de 2020, ils sont ¼ des jardiniers à considérer les plantes en racines nues comme « trop techniques » et qu’il faut disposer d’un diplôme de pépiniériste pour les installer en terre. Si vous suivez les réseaux sociaux d’un peu plus près, regardez les vidéos sur les plantations d’automne. Lorsque cela concerne les racines nues les commentaires se passent… De commentaires !
Et de plus en plus, chez les spécialistes, le rayon a disparu ou a diminué de façon drastique. Seuls les vieux de la vieille résistent encore et toujours… Pour les autres, c’est trop chronophage, c’est salissant et les clients ne comprennent pas le principe.
La présentation des plantes en pot est devenue la référence et les mottes ou les racines nues sont appelées à disparaître.
C’est une autre époque. On a déjà perdu en route les fruitiers tiges et une bonne partie des arbres d’ornement. Il s’agit simplement d’une adaptation aux petits jardin devenus la norme et à la simplification engagée pour permettre de limiter les contraintes du client. La racine nue n’a pas les armes pour lutter.
Dommage !
Avec la racine nue, il y avait pourtant un gros avantage, c’était le prix. Moins lourd à transporter, moins de marketing, plus facile à ranger en jauge… Le prix d’une plante en pot coûte pratiquement le double par rapport à un sujet en racines nues. En cette période de restriction, ces plantes bon marché seraient un vrai plus pour valoriser nos pépinières et proposer des promos différenciantes. Malheureusement, il faut des jauges adaptées, quelqu’un pour faire les trous et pour expliquer cette technique ancestrale…
Nous devons nous faire une raison et oublier progressivement ces possibilités.
Dommage parce que les arbres ont à nouveau la cote. Même Elie Semoun ou Anne Laure Bonnet font la promotion des végétaux avec le site #jagisjeplante initié par la Fondation pour la Nature et l’Homme. Pas d’entreprises jardin dans leurs partenaires…
Il y a dans l’air comme une impression que la communication sur la plantation échappe à notre marché !
Bon, mais restons positifs, dans cette histoire, le jardin bénéficie de cette promotion gratuite. Pour que l’idée de #jagisjeplante se développe, nous devons proposer des végétaux à ceux qui ont envie d’en planter. Et là, nous sommes concernés.
Maintenir le budget !
Dans le dernier Guide des Consommateurs Jardin 2024 qui détaille les tenants et les aboutissants de l’avenir du végétal, certaines questions du sondage en partenariat avec Promesse de Fleurs sont significatives.
Malgré les augmentations de prix, ils sont plus de 57% à vouloir maintenir leur budget plantation et 10% à vouloir l’augmenter. Il y a donc une vraie volonté de la part des jardiniers français à continuer le développement de leur jardin.
Depuis quelques années, et progressivement, nous avons un peu laissé tomber la pépinière en automne au profit du marché aux fleurs avec la Toussaint, relayée ensuite par le rayon de Noël.
Mais à l’heure où la motivation grandit autour du végétal, à l’heure où beaucoup d’entreprises se donnent une bonne conscience en plantant des arbres ici ou à l’autre bout du monde… Ne serait-ce pas notre rôle de jardiniers de donner un coup d’élan à cette pépinière en automne avec des offres encore plus significatives ? Des animations et des promos originales pourraient, on peut rêver, relancer la machine ?
C’est possible, à condition d’y mettre l’énergie nécessaire. Sommes-nous encore motivés pour un tel challenge ?
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