Arbre à tous prix ! #arbre #réchauffelentclimatique #arboriculture

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On nous le vend à toutes les sauces : la plantation d’arbres, ici ou là, devrait sauver la planète. Et plus tu plantes, et plus la Terre sera en forme. Une bonne occasion pour continuer de polluer à côté ? Oui mais voilà, l’arbre n’est pas la clé miracle qui permet l’équilibre. Y’a d’autres paramètres à prendre en compte… dommage !

Plantes en danger !

Déjà ça commence mal, quelques chercheurs bien inspirés se sont rendus compte que les plantes subissaient de plein fouet l’histoire du réchauffement climatique. Katharyn Duffy et son équipe ont expliqué cela en détail dans la revue Science Advances.

Les plantes sont censées absorber près d’un quart de nos émissions carbones. La photosynthèse des trois billions d’arbres et de plantes présents sur notre planète fait un boulot remarquable. Et en mathématique, ce pourrait être une addition simpliste, plus on plante des arbres et plus on lutte contre ces émissions de CO2. Le Hic, puisqu’il y a un hic, c’est qu’avec la chaleur, la photosynthèse s’arrête à une température de 18° environ. Cette découverte ne fait rire personne. Déjà que les campagnes de plantations d’arbres nous promettaient une compensation contestable de carbone… Avec ce type de découverte, c’est pas gagné !

Et si la température continue d’augmenter, on estime à 2040 la fin de cette compensation carbone. Aujourd’hui, 10% des écosystèmes ont déjà atteints ce seuil critique.

Chaleur !

Et n’espérez même pas un revirement de situation. Les experts, je parle des plus positifs… nous promettent une moyenne augmentée de 4° à l’horizon 2100. Et on passera à

6° l’été par rapport aux années 2000 ! Je vous vois venir, 2100, c’est loin ! Sauf que ce changement ne se fera pas du jour au lendemain. Nous devrions avoir progressivement de plus en plus chaud.

Inutile de chercher à savoir qui a raison ou tort, qui a laissé les fenêtres ouvertes pour chauffer le dehors…

Le déséquilibre sera de plus en plus visible avec des précipitations et des conditions météorologiques extrêmes. Les catastrophes naturelles viendront avec.

Avec cette chaleur, la découverte de Duffy dont nous parlions prend tout son sens. Va falloir trouver une autre solution que les plantes pour nous sauver d’une dégradation à petit feu !

La plantation a ses limites, même si l’argument de vente nous plaisait bien dans le jardin !

Bonne conscience !

Au forum de Davos, en 2020, même Donald Trump, vous vous souvenez ? C’est l’ancien président des USA ! Ce dernier s’impliquait dans une opération où il était question de planter 1 000 milliards d’arbres. C’est bien pratique quand parallèlement, on s’est désengagé de l’accord de Paris. Planter des arbres, c’est un leurre séduisant.

Alors, oui, il y a un impact favorable pour la nature et le climat… Mais… Si c’est pour ne planter qu’une variété inadaptée à la région, l’effet est contre-productif. Pire encore, dans le Montana, l’American Prairie Reserve se bat pour ne pas planter d’arbres sur une zone qui n’en a jamais vu. Ben oui, mais les 1 000 milliards de Mr Trump, faut bien les mettre quelque part.

Et que dire des eucalyptus, des oliviers ou des conifères installés çà et là pour remplacer à moindre coût et à bonne conscience les espèces autochtones…

Dans les faits, ces plantations de masse ne sont souvent que des images d’Epinal mais qui, pour l’environnement, font plus de mal que de bien.

Savoir-faire arboricole !

Avec sa journée de l’arbre, l’Unep a donné le LA.

Les doutes et les interrogations ne manqueront pas de fleurir dans la tête du grand public. Ces compensations arboricoles n’ont pas fini de créer la polémique. Personne n’est dupe et tout le monde va devenir très suspicieux dès qu’on utilisera l’arbre pour justifier d’un projet en béton ici ou là.

L’appropriation de la plante pour limiter ses émissions de CO2 pourrait même porter préjudice à nos métiers. Val’hor a créé « Fleurs de France », pour valoriser la production française. Bientôt, on pensera à « jardins de France » pour inciter les paysagistes à planter terroir. Et demain, il sera temps d’inventer aussi le label « Un arbre à sa place ». Cette reconnaissance éviterait peut-être de placer des végétaux à peu près n’importe où sous couvert d’écologie.

Mine de rien, voilà au moins un édito qui ne parle pas de Covid… Ca change !

 

Roland Motte… Jardinier !

Planter des arbres, c'est important pour lutter contre le réchauffement climatique

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