Le roi bois ! #bois #rupture #foret

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Ah le bois ! Mine de rien, il est présent un peu partout au jardin, sous forme d’arbres, bien-sûr, mais aussi dans les mobiliers en tous genres, certaines décorations, en carrés potagers… Du bois y’en a… A condition d’en trouver !

En manque

La fédération Française du Bâtiment a déjà tiré la sonnette d’alarme en prévenant ses adhérents des pénuries de printemps. Le bois et les métaux subissent de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire. L’effet papillon joue à fond, et en partant d’un petit virus, nous voilà en pleine pénurie de matières premières.

Le bois d’importation, celui qui vient de si loin, a plutôt tendance à partir aux USA. Ces derniers sont de gros consommateurs et donc… Des clients privilégiés.

Le volume et la fidélité agissent en force pendant une crise, celle-là ou une autre. Les fournisseurs sont simples, celui qui paye, qui commande régulièrement des volumes passera avant celui qui chipote et qui se dépanne… CQFD !

En attendant, qu’il s’agisse de bois brut ou de bois transformé en salon de jardin, en panneaux occultants ou en bacs, les disponibilités ne seront pas au rendez-vous et il est préférable de ne rien promettre à nos clients pour éviter les déceptions.

Et si vous aviez l’intention de vous payer une jolie piscine en bois, là aussi, mieux vaut être patient… Très patient.

Import

C’est quand même paradoxal cette histoire, si l’on se plonge dans des temps plus anciens, le bois nous rapportait un paquet d’oseille… Dans son livre sur la forêt française, Jean Marie Ballu nous raconte l’époque du bon Roi Saint Louis. A cette époque, c’est la royauté qui gérait les forêts du pays. Elles rapportaient un quart des recettes du royaume.

Il n’y a pas si longtemps, nous étions même les « boss » du côté de la papeterie. Mieux encore, nous étions les leaders de la machine à bois.

Bon, c’est plus la même aujourd’hui… Pour le bâtiment nous allons chercher des bois dans le Nord de l’Europe. Et pour le jardin, si vous aviez prévu du teck, ça ne pousse pas en France et là, l’importation devient nécessaire.

20% des meubles arrivent de Chine, tout ça pour vous dire qu’aujourd’hui, l’importation est nettement plus importante que l’exportation, voilà ce qui explique notre dépendance en matière de bois !

Seuls 30% du bois de construction sont issus des forêts françaises, il y a donc urgence à adapter la culture de la forêt à nos besoins, sans pour cela détruire le paysage à grand coup de monoculture plus ou moins adaptée…

Et les problèmes de culture…

En plus de ces quelques détails d’importation, notre forêt souffre aussi de maux pas très simples à gérer à court terme.

On commence par le scolyte, cette bestiole a commencé par venir ronger les épicéas du Grand Est. Mais la bête s’est mise à voyager pour se rendre aussi en Bourgogne Franche-Comté, dans les Hauts de France, en Normandie, en Rhône-Alpes… De quoi dégommer un paquet de sapins et les rendre impropres à la consommation.

Les chenilles défoliatrices, ça vous parle ? On connait bien sûr la pyrale du buis, mais les processionnaires vont bon train pour manger les feuilles au printemps.

Pour les frênes, c’est la chalarose qui s’y colle. Les arbres doivent être coupés pendant qu’ils sont encore vivants et sont utilisés en bois d’œuvre. L’accélération des coupes est inévitable.

Pour les châtaigniers, il y a aussi la maladie de l’encre qui semble incurable pour l’instant. Et les érables sycomores ne sont pas en reste avec la suie de l’érable, un champignon microscopique qui pointe tranquillement le bout de son nez.

Tous ces problèmes viennent essentiellement d’un réchauffement généralisé du climat qui diminue les résistances de l’arbre.

Après la pluie

C’est ça ! Après la pluie… le beau temps, mais à condition qu’il veuille bien pleuvoir.

Tout le monde est sur le pont pour chercher des solutions et revenir à l’époque du Roi Louis IX, en espérant une forêt plus adaptée à nos besoins.

Le 22 décembre 2020, avec le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien de Normandie, les acteurs de la filière bois ont signé une charte d’engagement afin de remettre dès maintenant de l’ordre sous la futaie ! Un plan de relance qui va couter un peu d’argent mais qui semble indispensable pour continuer d’avoir du pain sur la planche.

Étudier une bonne diversité d’essences pour parvenir à une forêt « mosaïque », ça s’organise ! D’autant qu’il faudra replanter 45 000 hectares. Les professionnels sont en ordre de bataille, les entreprises du secteur vont donc former et embaucher les futurs forestiers chargés de sauver notre forêt. Le secteur sera pourvoyeur de beaucoup d’emplois, voilà enfin une note positive !

En attendant, à court terme, soyez attentifs aux ruptures… Et aux tarifs.

 

Roland Motte… Jardinier !

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