Guide des consommateurs jardins 2024

112 GUIDE DES CONSOMMATEURS JARDIN 2024 GCJ : Pensez-vous que dans un avenir proche, le végétal va encore se développer sur Internet ? DM : Tous ces prérequis additionnés sont autant de freins à la capacité d’innovation du secteur sur le digital, mais on constate quand même que certains acteurs sortent du lot et investissent de plus en plus sérieusement dans leur écosystème e-commerce. GCJ : Quels conseils donner à des producteurs de plantes prêts à se lancer dans la vente en ligne ? DM : La question est complexe ! Cela dépend de leur taille et de la nature de leur production. Je leur conseillerais peut-être de commencer en rejoignant une marketplace dans un premier temps pour découvrir et se rôder aux différents processus de vente en ligne (logistique, conditionnement, sav…), ou de trouver un positionnement différenciant, s’ils sont spécialistes d’une certaine typologie de plantes, jouer la carte de l’ultra spécialisation en exploitant à fond les réseaux sociaux, notamment Instagram… GCJ : Comment imaginez-vous le végétal en ligne dans les années à venir ? Quelles seront ses principales évolutions ? DM : 9% des foyers acheteurs de végétaux font des achats sur Internet, part stable depuis 2020. Avec un prix moyen par végétal en constante hausse, ce mode se maintient en valeur, sans toutefois confirmer l’engouement de 2020 (selon Etude Val’hor). Pour progresser, il va donc falloir réussir à intéresser un public plus large, plus jeune, possédant de plus petits jardins et balcons, ou débutant une activité de potager, par exemple. Les enjeux CRM seront alors essentiels en les accompagnant dans l’acquisition de connaissances sans qu’ils n’aient d’efforts à faire, en levant les freins à l’achat : connaître son client, qualifier son profil de “jardinier”, lui proposer des contenus pertinents et individualisés tout au long de l’année pour l’accompagner dans l’achat puis dans l’entretien de ses plantes d’intérieur ou d’extérieur, qu’elles soient ornementales ou potagères. Passer d’une logique de vente “one shot” à une logique plus « fidélité », en renforçant le conseil individualisé et l’expérience client au sens large grâce à la data et l’IA, en s’appuyant sur un solide écosystème SI et une parfaite maîtrise des enjeux logistiques, de manière à proposer à ses utilisateurs le panel de services adapté à leurs besoins. Mais le marché devra probablement faire face à un enjeu bien plus important et s’adapter aux évolutions du climat, en travaillant ses gammes produit autour de la sécheresse et du manque d’eau pour que les achats résistent en ligne et en point de vente.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEyMTU=