Guide des consommateurs jardins 2024

128 GUIDE DES CONSOMMATEURS JARDIN 2024 Un jardin complexe Si l’ensemble des Français considèrent le jardin comme un plaisir, il n’en est pas moins complexe. La peur de la technique, le manque de notion sur le vivant, la crainte d’une nature hostile… Peut freiner les envies de jardinage. Comme l’explique Éric Vallet dans son témoignage (page 140), les clients oscillent entre l’envie et la peur de ne pas savoir gérer les contraintes. Nous aurons encore beaucoup de pédagogie à apporter pour convaincre les plus réticents ! «…Aujourd’hui, le végétal commence à revenir en force dans les conceptions de jardins. Les particuliers en ont envie mais il y a encore beaucoup de freins. Le végétal correspond à une envie mais les particuliers n’ont souvent pas les compétences, ni de temps pour entretenir leur jardin. Nous devons les rassurer et leur apporter de la pédagogie pour les aider à se réapproprier la nature. Cela fait partie de l’évolution du parcours client. ». La complexité du jardin dépasse aussi les connaissances. Il n’est pas simplement un ensemble de plantes. Pour le particulier, pour l’utilisateur final, son rôle a changé. Il le perçoit comme un havre de paix, un lieu de rencontre et de repos, un sanctuaire pour la biodiversité et la protection de l’environnement… Toutes ces nouvelles destinations sont autant de contraintes et d’obstacles à gérer et à maîtriser pour le paysagiste qui va devenir un super héros. Comme le défini Jérémy NOBLE, Responsable des Espaces verts de la Ville de Nancy, le métier a bien changé : «…Nous ne pourrons plus parler d’Espaces Verts, mais d’espaces de nature. Nous devons prendre en compte toutes les composantes de la ville avec l’eau, la biodiversité, le réchauffement, les activités humaines, la faune et la flore locales… Nous serons tenus de travailler en concertation avec les populations et les usagers des espaces. Nous allons devoir développer le lien avec les jardins des particuliers qui font aussi partie des espaces verts de la ville. » (retrouvez l’interview complète page 136). Dans les villes Contraintes La végétalisation d’une ville n’est pas simple. Les zones arborées prennent de la place alors que les espaces sont de plus en plus réduits. Nous entassons les appartements les uns sur les autres pour optimiser les mètres carrés. Chaque surface compte. Un centimètre de pelouse diminue la place allouée aux véhicules et aux piétons. Et les feuilles mortes, tellement glissantes avec la pluie. Le pollen aussi, c’est de plus en plus une galère. On ne compte pas les dégradations, sans oublier les besoins en eau des arbres et arbustes … En clair, installer du végétal en ville, ce n’est pas de tout repos. Et pourtant ! Le sondage « Les Français et la ville » par Opinion- Way pour les Echos et Euroméditerranée en 2022 le confirme. Ils sont près de 70% à accepter une ville moins pratique mais qui fasse la part belle aux végétaux. Pour les citadins, le végétal fait l’unanimité ou presque !