Guide des consommateurs jardins 2024

138 GUIDE DES CONSOMMATEURS JARDIN 2024 GCJ : Le réchauffement climatique vous a-t-il obligé à changer la gestion des espaces verts de la ville ? JN : A Nancy, nos équipes ont déjà anticipé l’avenir il y a quelques années et elles ont, par exemple, beaucoup travaillé sur les économies d’eau et sur le choix des plantes pour anticiper le réchauffement actuel. Mais les élus et les citoyens nous demandent d’aller encore plus loin dans cette démarche. Nous réalisons des essais de plantation dans le jardin Godron pour tester de nouvelles essences de plantes. En effet, il est difficile de prévoir l’avenir et le comportement d’un végétal sur une très longue période. Nous n’avons que peu de visibilité également sur l’évolution du climat et la rapidité du changement climatique. Ces plantations « test » nous permettent quand même de mieux comprendre le comportement de nouvelles plantes. Nous essayons aussi de nouveaux paillages avec des coques de fruits secs ou avec des matériaux minéraux recyclés. Nous testons aussi des paillages renouvelables avec de la laine de mouton. Nous en profitons pour partager ces nouveautés avec le grand public afin d’apporter de la pédago- gie et d’avoir son avis. Nous sommes très attentifs à la trame verte qui permettra le déplacement de la faune et de la flore en lien avec le réchauffement climatique. Plus le climat se réchauffe et plus d’autres végétaux pourront vivre en Lorraine du fait des hivers un peu moins rigoureux. Mais nous sommes attentifs aussi à la trame brune en lien avec le sol. Et également à la trame noire pour voir l’impact des lumières de la ville sur la faune et la flore de notre cité. La surface canopée qui mesure les îlots de chaleur et de fraîcheur est aussi un outil indispensable pour mieux comprendre le microclimat de notre ville. GCJ : Avez-vous une pression des élus, des citoyens, pour plus de végétal dans la ville ? Si oui, comment y répondez-vous ? JN : La pression est la même que pour les autres sujets de société. Il y a évidemment la pression également pour réaliser ce travail dans un souci d’économie de l’utilisation des deniers publics. Nous devons beaucoup communiquer pour expliquer nos actions et les évolutions de notre travail comme la gestion différenciée. Les rencontres, les enquêtes, les sollicitations que nous avons avec les Nancéiennes et les Nancéiens nous permettent de partager notre philosophie mais également de recueillir leurs attentes.