Guide des consommateurs jardins 2024

139 GUIDE DES CONSOMMATEURS JARDIN 2024 La pression est toutefois assez forte sur le « vert ». Les tensions ou les arbitrages sont quel- quefois inévitables. Lorsqu’un arbre dépérit ou est malade, nous devons agir pour éviter un éventuel accident dont nous serions responsables. La difficulté est de trouver le temps de communiquer avec la population. Lorsque le dialogue s’installe, les citoyens comprennent nos différentes démarches. GCJ :Quels sont les trucs et astuces pour développer le végétal sans augmenter les dépenses d’entretien ? JN : Tout d’abord nous produisons de nombreux plants dans les serres municipales, ainsi, nous gardons notre savoir-faire et ce sont autant de végétaux que nous n’avons pas à acheter. Lors des « mardis aux serres » avec les habitants qui le souhaitent, nous leur proposons de nous aider à faire des boutures ou à entretenir les plantes. En plus de la pédagogie pratiquée, ils nous aident à développer le végétal. Dès l’aménagement de nouveaux espaces, nous réfléchissons à long terme pour ne pas trop utiliser de temps ou d’engins mécaniques. Le choix des arbres nous permet de limiter les heures de taille. Les petites délimitations des espaces dans la ville (surélévations, clôtures ou lices basses) évitent le piétinement ou les dégradations. Les massifs sont paillés et avec l’ajout du goutte à goutte, nous limitons les heures d’arrosage et nous économisons l’eau. Les haies sont composées de plantes basses pour limiter les tailles successives. Les poubelles passent de 60 à 120 litres pour réduire le temps de ramassage. Nous communiquons avec la population pour limiter les déchets dans nos parcs. Certains citoyens viennent nous aider pour maintenir la ville plus propre. Nous avons également des chantiers participatifs avec les Nancéiennes et les Nancéiens. GCJ : Comment vont évoluer les espaces verts des villes dans l’avenir ? JN : Nous ne pourrons plus parler d’Espaces Verts, mais d’espaces de nature. Nous devons prendre en compte toutes les composantes de la ville avec l’eau, la biodiversité, le réchauffement, les activités humaines, la faune et la flore locales… Nous serons tenus de travailler en concertation avec les populations et les usagers des espaces. Nous allons devoir développer le lien avec les jardins des particuliers qui font aussi partie des espaces verts de la ville. Avec les particuliers, nous sommes aujourd’hui dans le conseil, chacun est assez libre de réaliser le travail qu’il souhaite dans son jardin ce qui peut occasionner une perte de biodiversité ou la coupe d’arbres remarquables. Nous devons sensibiliser la population, les commerçants pour plus de cohérence et de respect dans l’espace public. La loi climat et résilience va aussi impacter nos actions avec le PLUI, nous devrons faire évoluer le plan local d’urbanisme. Dans l’avenir, nous espérons aussi avoir les moyens d’aller vers la population pour les aider dans la gestion de leur jardin, aujourd’hui, c’est eux qui viennent chercher les informations. Demain, nous devrons prendre en compte les économies, le développement du végétal. Nous vivrons dans un monde connecté avec des capteurs de surveillance des bruits, des sols, des besoins en arrosages … La création d’espaces verts climatiques va devenir une priorité.

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