Chrysanthème en solde, jardin en solde !
Le week-end de la Toussaint est une période faste pour les jardineries, les fleuristes, les rayons de jardin et les horticulteurs. Il se vend en France, lors de ce week-end, plus de 23 millions de chrysanthèmes pour un chiffre d’affaire de 175 millions d’euros.
J’ai fait le calcul… ne me remerciez pas… Ca donne environ 7,7 euros pièce, y’a de quoi faire, normalement, et ça permet de payer les 6800 emplois qui sont liés à ce commerce.
Premier constat et non des moindres, les plantes peuvent se vendre quelque soit la météo. Et ben oui, le jour de la Toussaint, il fait souvent gris et sombre, et si on a de la chance, la pluie et le gel viennent s’ajouter à la fête.
Ca peut vous paraître évident, mais pourtant, dans les commerces jardin, l’excuse la plus souvent avancée pour expliquer le manque de chiffre, c’est le manque de soleil. Nous sommes météo-dépendants, qui disent, les experts. Cette météo-dépendance permet de gommer les imperfections et de rejeter la faute de la baisse de chiffre d’affaire sur la pluie. Mais à la Toussaint, on s’en fout de la pluie, puisque de toute façon, faut fleurir les tombes. Le seul truc qu’il faudra éviter dans l’avenir, c’est que le petit jeune oublie d’aller au cimetière et laisse tomber la tradition, ça c’est plus grave !
Mais n’anticipons pas, aujourd’hui, les ventes de Toussaint sont là, et bien là, et pour le commerçant jardinier, il faut en profiter, des occasions comme ça, ça fait partie des plaisirs du métier.
C’est là ou l’histoire Belge commence… Une jardinerie du plat pays propose le chrysanthème pomponette à 1,15 ? le pot. Nous sommes loin de nos 7,70 ? de moyenne en France.
Pour vendre à ce prix là, il faut trouver le fournisseur et lui en prendre des quantités, ça d’accord. Mais au-delà, il y a donc un horticulteur qui vend son pot à moins de 1 euro ? Si on ajoute le transport, la main d’oeuvre, la facturation, la manutention… Ca laisse peu de marge pour vivre !!!!
Dans une période ou la demande est encore assurée, la Toussaint, pourquoi donc brader à ce point la marchandise ? Pourquoi donc, alors que l’horticulture pleure sa misère devant un consommateur frileux, vendre à un prix plus bas que terre ?
Bon, bon, ça va, j’ai compris, pour faire du commerce aujourd’hui, il faut taper fort ! Mais à force de taper fort, y’en a bien un qui va avoir mal ?
Hé ben, on verra bien, en attendant… Vive Noël !
Roland Motte… Jardinier !
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