Homme augmenté, jardinier diminué !

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Lunettes, articulations en titane, prothèse en tout genre, greffes et autres techniques a découvrir vont nous permettre de prolonger la vie de nos vieux os, de rendre notre corps performant encore plus longtemps ! Tant mieux, voici l’homme augmenté !

Mais parallèlement, les nouvelles technologies nous font oublier nos sens… Pas simple le progrès !

SI nous pouvons nous réjouir de l’arrivée de l’individu augmenté qui facilitera notre confort de vie grâce aux progrès impressionnants de la médecine, on peut se demander ce que nous allons perdre en échange ?

Les débats sont déjà engagés pour l’orthographe, ben oui, avec le langage texto, les puristes se rendent compte que le français « s-m-s-isé » va devenir la norme. Le « C ki » ou le « C koi » commence à envahir les copies des générations Alpha, la phonétique pourrait bien prendre le dessus sur la grammaire pour une raison simple, c’est quand même plus simple !

Et puisqu’on est dans la facilité, sera-t-il encore nécessaire d’écrire demain ? Assurément non puisque les logiciels de reconnaissance vocale sont omniprésents, vous pouvez dicter vos textes et même commander vos bières vocalement. L’assistant Google ou Apple pourra même répondre à vos questions les plus farfelues. L »intelligence vocale artificielle prend le pas sur l’écriture, et si l’on imagine un tant soit peu l’avenir, le stylo deviendra rapidement une pièce de musée.

Débarrassé des questions du quotidien grâce à votre assistant vocal, à quoi donc va servir notre cerveau, va-t-il développer de nouveaux sens ?

Certainement pas l’odorat… Une enquête passionnante du site Wedemain nous apprend que nous avons perdu près de 600 gênes liés à l’odorat. Du temps des chasseurs cueilleurs, nos ancêtres, ces derniers reconnaissaient les parfums de la nature et pouvaient se repérer à l’odeur. Aujourd’hui, avec les clopes, la pollution et l’inutilisation de notre nez, nous avons du mal à déterminer le parfum des aromatiques au jardin.

Pour le goût, pas mieux, plus nous perdons l’odorat et plus nous perdons les saveurs des aliments. Parallèlement, la nourriture industrielle nous cantonne dans du sucré/salé, bien loin des diversités d’une récolte au potager.

Heureusement, il reste le touché, mais là aussi, la peur des insectes, des allergies, des contacts, notre souci permanent de l’hygiène nous rend agressif à la moindre présence de terre sur une main ou sous un ongle !

Notre évolution est en marche, pas moyen de la contrôler, inutile de s’y opposer, elle nous procure confort et longévité, on ne va pas s’en plaindre.

Par contre elle nous retire progressivement des petits bouts de bon sens, des morceaux de « terre à terre », des particules d’instinct…

Nous sommes de moins en moins en harmonie avec notre environnement, nous oublions la terre, et les plantes, les vers de terre et les cailloux. Il y a des siècles nous avons lutté contre l’ignorance en inventant l’école, aujourd’hui, nous allons lutter contre la perte des sens grâce au jardin…

Faire son jardin, ça a vraiment du sens !

Roland Motte … Jardinier !