Seconde main
#secondemain #vetement #jardin #emmaus #graines #tondeuses #jardinerie #rayonjardin
Seconde main, vous connaissez ? « On ne va pas gâcher quand même ! » La seconde main se développe. Mais comme chaque effet a son revers, la seconde main peut-elle avoir un impact négatif sur la solidarité ? Et dans le jardin, la seconde main peut-elle nuire à la qualité des produits et des plantes ?
Seconde main
Un petit rappel s’impose… Dans notre société de consommation, le but, c’est de produire et de proposer des produits neuf à la vente. L’effet pervers, c’est quand même d’augmenter chaque année la consommation de nos concitoyens pour faire tourner la machine. Ah ben oui, vous n’imaginez pas proposer à votre chef un budget en baisse pour la prochaine saison ? Il faut donc aller de l’avant et progresser… On peut vendre un produit haut de gamme pour se démarquer, avec un inconvénient, c’est son renouvellement bien plus long. On peut vendre un produit plus « économique » que le client reviendra acheter régulièrement… Mais avec un porte-monnaie de moins en moins rempli, avec des ressources et des matières premières plus difficiles à trouver… Ajoutez à cela un soupçon d’éthique à respecter pour les marques et les distributeurs… Nous devons nous réinventer pour toujours progresser ! D’où la seconde main. C’est simple, on fabrique une fois et on revend plusieurs fois. En essayant d’apporter une valeur ajouter : le prix, le service, l’accompagnement « sauvons la planète »… Bref, tous les moyens sont bon pour vendre et revendre !
Le marché de la seconde main…
Le meilleur exemple, ce sont les vêtements. Et là, les chiffres et les logiques s’affolent !
Aux US, le marché des vêtements d’occasion devrait atteindre les 50 milliards de chiffre d’affaires dans l’année !
La seconde main dans le vêtement pourrait bien dépasser la Fast Fashion. Ca tombe bien, la seconde alimente la première !
Avec des boutiques comme Shein, on vous propose de changer de vêtements tous les jours ou presque. Soyez à la mode à petit prix. Évidemment, on ne prend pas en compte les problèmes liés au développement durable, aux ressources, à l’exploitation des petites mains qui fabriquent ces vêtements jetables. Le plus important reste de vendre plus que la saison dernière ! Tout va bien…
Et une fois ces fripes achetées, grâce à des plate-forme comme Vinted, on va pouvoir revendre, et récupérer quelques tunes pour s’acheter de nouvelles fringues. Voilà un marché en pleine progression, et les concurrents de Vinted sont maintenant légions.
En gros, le principe est simple, « arrêtez de jeter vos vieux vêtements, revendrez-les sur mon site, vous ferez une bonne action pour la planète, pour vous, et pour mon entreprise ! ».
Concurrence loyale ? Ou pas ?
Et vous pouvez retourner le problème dans tous les sens, la morale est du côté de cette seconde main…
Mais la seconde main, pour les vêtements comme pour les meubles et bien d’autres produits de consommation courante, ne s’est pas toujours monnayée.
Avant, nous avions des associations comme Emmaüs qui récoltaient nos fonds de tiroir pour les donner à des personnes dans le besoin. La concurrence arrive directement dans la face de la solidarité.
Le slogan de Vinted c’est : « Si tu ne le portes pas, vends-le ! ». Emmaüs vient contrebalancer avec un « Si tu ne le portes pas, donnes-le ! ».
Toujours cet effet papillon… Notre logique économique impose d’avoir un minimum d’argent pour se faire plaisir, au détriment d’une éventuelle solidarité. Tous les tee-shirts vendus en seconde main ne seront pas donnés. C’est ainsi. Mais concilier économie, respect de la planète, fast fashion et solidarité… C’est tout simplement la quadrature du cercle.
Alors on va continuer à changer de fringues tous les jours, à acheter le moins cher possible tout en se persuadant que c’est bon pour la planète !
Secondes plantes, secondes graines
Dans le jardin, on est plus cool sur le sujet. Nous avions commencé par les tondeuses, revendues d’occasion ! C’est aussi de la seconde main … Et nous avons continué avec les graines récoltées « maison » et les boutures échangées ici ou là.
Le troque de graines se développe de façon conséquente dans les associations. Alors évidemment, il y a quelques risques. Vous pouvez ne pas avoir la variété annoncée, les abeilles et autres insectes pollinisateurs ayant fait leur mélange. On peut se retrouver avec des résultats « différents ». La maitrise des F1 n’est pas non plus au top chez le jardinier amateur. Idem pour le contrôle des germinations…
Côté plantes, même si c’est encore marginal, les trocs et les bourses d’échange voient de plus en plus le jour.
A l’image du vêtement et de bien d’autres marchés, la seconde main va continuer de se développer dans le végétal. Nous ne pourrons qu’accompagner la démarche et expliquer les tenants et les aboutissants de ce phénomène.
Le développement du potager et le souci d’économie de notre jardinier amateur vont multiplier les envies d’échange. Il est temps d’anticiper le phénomène…
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !